Taldir Jaffrennou

François Jaffrennou
né le 15 mars 1879 à Carnoët
mort le 23 mars 1956 à Bergerac
enterré le 26 mars 1956 à Carhaix
nom druidique : Taldir ab Hernin

77
ans
"Créateur" de l'hymne national breton :
le Bro gozh ma zadoù
Polémique sur la paternité de l'hymne national breton
Le BRO GOZH MA ZADOÙ s'inspire très largement de l'hymne Gallois
"HEN WLAD FY NHADAN " (vieux pays de mes ancêtres).
L'air est le même, seules les paroles diffèrent un peu.
1856 - Les paroles de l'hymne gallois sont écrites par le poète Evan James et mises en musique par son fils James James.

Evan James
1897
Taldir Jaffrennou traduit en breton l'hymne gallois.
Il en réclame la paternité ignorant le travail de Jones en 1895.
De toute évidence il s'en est pourtant largement inspiré, reprenant pratiquement mot à mot le refrain.
1904
Le bro gozh ma zadou devient l'hymne de l'URB
(Union Régionaliste Bretonne) dont Jaffrennou est le secrétaire.
1951
Jaffrennou ira jusqu'à déposer des droits pour le Bro Gozh à la SACEM créant une énorme polémique dans le milieu culturel breton.
A la même époque Morvan Marchal → le créateur du drapeau breton Gwenn-Ha-Du vivait pratiquement dans la misère à Paris. Il n'a jamais réclamé aucun droit sur sa création.
Pétainiste
Membre de l'URB (Union Régionaliste Bretonne)
Fédéraliste breton
Opposé aux idées de Breiz Atao
(voir les articles dans le journal AN OALED → dont il était le directeur)
Membre du Comité Consultatif de Bretagne →
A la libération :
Accusations portées contre Taldir Jaffrennou
- Avoir porté la Croix gammée et fait le Salut Hitlérien à la Feldgendarmerie de Carhaix.
- Avoir été vu monter dans une automobile allemande.
- Avoir voulu faire expulser son fermier récalcitrant .Jean-Baptiste Lebon, de Bolazec, avec l’aide des Allemands.
- Avoir donné des renseignements à la Police de la Sûreté près la Préfecture de Quimper sur le maquis de Spezet.
- Avoir adressé à la Feldgendarmerie de Carhaix, une lettre signalant MM.Lancien, Rouillard et Le Bescond comme "entraîneurs" de la Résistance.
- Avoir fait parvenir par la poste à la Préfecture Régionale de Rennes à une date imprécisée, qui se situe à la fin de l’année 1943, une lettre anonyme qui relatait avec force détails les incidents provoqués dans le Finistère par les Maquisards, les pillages, exécutions, etc.
L’Auteur concluait à la nécessité de distribuer des armes à tous les citoyens dont la vie était menacée. Un passage de la lettre faisait allusion à l’existence d’un groupement qui s’intitulait «les Amis de l’Angleterre» dirigé par Adolphe le Goaziou → et Franch Gourvil →.
- Le Commissaire du Gouvernement note qu’en outre Jaffrennou a favorisé le mouvement séparatiste breton par des articles de journaux parus dans l’Heure Bretonne, par des écrits et des interviews.
- Ecrits antisémites.
Condamnation :
le 06 juin 1945 un arrêt condamne Jaffrennou François à :
- 5 ans de prison,
- 25000 F d’amende,
- 5 ans d’interdiction de séjour en Bretagne.
Peine commuée
Par décret du 9 mars 1948. M.le Président de la République a commué les cinq ans d’interdiction de séjour en 5 ans d’interdiction de résidence dans les départements suivants: Finistère, Morbihan, Côtes-du-Nord, Ille-et-Vilaine et Loire-Inférieure sur la peine de 5 ans d’emprisonnement, 25000 F d’amende, confiscation du 1/4, 5 ans int. de séjour, prononcée le 6 juin 1945 par la C.J. du Finistère pour collaboration contre le nommé Jaffrennou François.
Condamnation :
Point de vue de Taldir Jaffrennou
Le lundi 7 août 1944, durant la fuite des gens de Carhaix jusqu’à Plerin, les Allemands nous ayant donné l’ordre de disparaître de leur chemin, puisqu’ils étaient en train d’attendre de combattre les Américains tombés sur leur dos en Basse Bretagne, j’ai été pris par une bande de “Patriotes”, sous l’accusation d’avoir donné appui à l’ennemi en penchant du côté du Maréchal et d’avoir voulu faire de la Bretagne, un pays indépendant dominé par Hitler!
J’étais en outre accusé par eux d’avoir écrit dans les journaux des articles déplaisant pour ceux qui s’étaient enfui en Angleterre ou en Afrique, et pour ceux qui étaient allés se cacher dans les bois et les landes et qui volaient, brûlaient et tuaient ceux qui avaient une opinion différente de la leur, au mieux, pour sauver le monde.
Pendant vingt-neuf mois, j’ai été emprisonné à Quimper, en même temps que cinq ou six cents Bretons ardents, frappés et condamnés comme “collaborateurs” par une bande d’oppresseurs et de persécuteurs montés à la tête de la France sur les épaules des Anglais et des Américains, qui les avaient engagés, car par euxmêmes ils n’étaient bons à rien.
Après deux ans et demi de martyre et de peine d’esprit, ma grâce m’a été donnée par Monsieur Bidault, président de la Quatrième République, par une ordonnance du 10 décembre 1946.
J’ai été libéré immédiatement, mais le gouvernement ne m’a pas rendu mes biens, sur lesquels on a mis le séquestre et mes rentes sont hypothéquées du quart pour engraisser les valets de la Résistance.
On ne m’a pas non plus autorisé à vivre en Basse Bretagne, par peur de je ne sais quoi. Il m’a été nécessaire de dépenser mes derniers sous pour déménager, emporter mes meubles et les envoyer tous au Mans, capitale de la Sarthe, où j’ai été bien reçu par mon gendre Fransou ar Stumm, ingénieur du Chemin de fer et ma fille Rozenn.
Dès que j’ai été libre, j’ai eu des lettres de congratulations de la part des Bardes et des Confrères de Petite et de Grande Bretagne.
Gildas Jaffrennou
Gildas Jaffrennou
alias Gildas Guinamant
Né le13 novembre 1908 à Carhaix
Mort le 01 août 2000 à Vannes
( fils de François Taldir-Jaffrennou )

Collaboration
"...Lady Mond a engagé à Coat-an-Noz un jeune majordome qui administre en son absence le domaine : il s’agit de Gildas Jaffrenou, originaire de Carhaix, et fils de Taldir Jaffrennou, le compositeur du Bro Gozh ma Zadou.
Comme son père, Gildas est un très actif militant des causes bretonnes. Il est aussi un des nombreux "fils spirituels" de l’abbé Perrot, et fréquente assidûment son presbytère de Scrignac.
Gildas Jaffrennou sera un des pionniers du renouveau des festoù-noz et de la cornemuse.
Sa fonction à Coat-an-Noz va lui donner l’occasion de présenter l’abbé Perrot à Lord et Lady Mond... "
Source :
C'est Mathilde Le Gall, l'épouse de René Hervé qui dénonça Lady Mond aux allemands comme cachant des armes dans son château de Belle-Isle en Terre.
La mère de mathilde Le Gall était employée au château.
Gildas Jaffrennou fils du barde Taldir était le majordome de Lady Mond
Le couple Hervé habitait à cette époque à Loc-Envel soit environ cinq kilomètres du château de lady Mond.
deviendra membre du Bezen Perrot.
Le couple Hervé / Le Gall fut un des plus dangereux de Bretagne.
Gildas Jaffrenou fut certainement en contact avec eux chez Lady Mond.


Réfugié au Pays de Galles
Les premiers réfugiés au Pays de Galles, Bob Le Helloco → et Gildas Jaffrennou, furent les seuls à réussir à passer presque inaperçus et à s'y installer.
Il a probablement été décidé de fermer les yeux sur ce qui les concernait.
Après son séjour à Cenarth, Bob Le Helloco avait rejoint Gildas Jaffrennou au Harlech College.
Le College avait obtenu une bourse qui leur avait permis de fréquenter par la suite le Coxham College of Art, près de Bath.
Ils y avaient suivi trois années d'études : elles leur avaient permis de trouver ensuite des postes de professeurs d'art et de design, le premier à Darlington dans le Devon, où il s'était installé en 1953, le second dans le Kent.
Gildas Jaffrennou avait obtenu la nationalité britannique et tous deux avaient repris leurs noms d'origine.
Ils avaient tous deux été acquittés à Paris quelques années plus tard, purgés par contumace par un conseil de guerre.
Un moment, Bob avait envisagé de retourner en Bretagne où il aurait pu reprendre sa profession d'avocat. Mais il avait pris goût aux activités artistiques et à un mode de vie plus calme ; l'accumulation de nouvelles législations en France depuis 1945 le décourageait.
Il avait décidé de s'installer définitivement à Darlington où il appréciait le cadre et la tranquillité de la campagne.
Contrairement à la France, où l'enseignement est strictement centralisé par le ministère de l'Education, les écoles, établissements scolaires et universités sont libres de créer leurs propres programmes en Grande-Bretagne, et de recruter leurs propres professeurs sur diplômes.
Bien des années plus tard, Gildas Jaffrennou fut même élu maire et membre du conseil municipal de Deal, une petite ville du sud de l'Angleterre où il avait enseigné.
Il se remarie avec une jeune écossaise.
1977, retour en Bretagne : Gildas Jaffrennou choisit de s’installer avec son épouse et ses deux enfants à Arradon dans le morbihan.
Source :