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Légion d'honneur d'E.Leclerc contestée
Par AFP
Publié le 21/04/2010 à 16:08
La famille d'un résistant breton fusillé en 1944, François Pengam, a écrit un courrier à la Légion d'honneur pour protester contre la décoration en décembre d'Edouard Leclerc, détenu six mois à la Libération dans une affaire de dénonciation d'un groupe de résistants. Dans un courrier collectif adressé le 5 mars à la Grande chancellerie de la Légion d'honneur, évoqué par l'Express mercredi, et dont l'AFP a eu connaissance, les proches de François Pengam s'interrogent sur le fait que "la République décore un homme qu'elle a elle-même reconnu irresponsable de ses actes".
"Nous souhaitons vous manifester notre profond désarroi devant la remise de la Légion d'honneur à M. Edouard Leclerc le 14 décembre (2009) à l'Elysée" par Nicolas Sarkozy, ajoutent les 19 signataires de la lettre. Edouard Leclerc, âgé de 17 ans et demi, avait été arrêté à Landerneau et interrogé à plusieurs reprises par le service du renseignement des FFI concernant la dénonciation d'un groupe FTP (Francs tireurs partisans), des résistants finistériens.
Selon une enquête du journaliste rennais Bertrand Gobin, diffusée sur son site internet depuis plusieurs semaines, Edouard Leclerc avait été libéré en 1945 après six mois de détention, sur la base d'un certificat médical le reconnaissant "irresponsable de ses actes". Mais selon Bertrand Gobin et l'Express, le certificat était "complaisant", et fruit des efforts en particulier de la famille d'Edouard Leclerc pour le faire libérer.
L'Express publie également le fac-similé d'un interrogatoire d'Edouard Leclerc par la Résistance en 1944, où il reconnaît "pendant cinq mois, avoir louvoyé avec" Herbert Schaad, un membre de la Gestapo chargé de la traque des résistants avec qui il était en relation. Interrogé par l'Express, Edouard Leclerc répète que "tout ceci a été classé, parce qu'il n'y avait rien dans le dossier". "Ces choses sont tellement lointaines. A l'époque, on a accusé faussement, on a confondu les gens", précise-t-il.